Rififi à la filière bétail-viande : de graves accusations portées contre des agents du ministère des ressources animales  

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Allons-nous assister à une crise au niveau de la filière bétail-viande en Côte d’Ivoire ? c’est la grosse question que l’on pourrait à la suite des propos du général Général SOUMAHORO Gaoussou, Président du Comité Provisoire du Conseil Ad’ hoc pour la Gestion de la Filière Bétail-Viande en Côte d’Ivoire (CAFIBELCI), qui dans une interview accordée à son service de communication, a ouvertement fudtigé des agents du ministère des ressources animales et halieutiques. Il accuse ces derniers d’avoir pris en otage la filière. L’intégralité de l’interview dans les lignes qui suivent.

SOUMAHORO Gaoussou « la filière bétail-viande prise en otage par les agents du ministère des ressources animales et halieutiques (Mirah) »

Il est de plus en plus question d’une assemblée générale constitutive d’une organisation interprofessionnelle de la filière bétail-viande et lait. Quelle est la situation en prélude à cette assemblée générale ?

Effectivement il est question de l’organisation de l’assemblée générale constitutive de l’interprofession de la filière bétail viande et non bétail viande et lait. Dans ce cadre nous avons eu droit à un atelier de renforcement de capacités relatif à la mise en place de l’interprofession et un autre pour l’adoption de l’avant-projet, des statuts et règlements. Et c’est à ce niveau qu’il y a problème.

En effet, dans les statuts, il y est mentionné la présence des collèges dont, ceux des producteurs (éleveurs), des commerçants et des transformateurs. En principe, ce sont les acteurs eux-mêmes, qui mettent leur collège en place à la suite d’assemblées générales constitutives. Mais là, on nous impose des collèges et des délégués de façon arbitraire. Pour nous demander d’aller au vote comme s’ils ont en face d’eux des moutons. Alors qu’on nous dit à longueur de journée que ce n’est qu’une affaire d’acteurs.

Quels sont vos griefs contre le ministère des Ressources animales et halieutiques dans la conception et la mise en œuvre de l’interprofession ?

Je n’ai pas de grief contre le ministère des Ressources Animales, mais j’ai des griefs contre le lobby qui s’y trouve et qui s’est enveloppé des vêtements d’un ministère de la république. Le processus doit être poursuivi par les acteurs, mais curieusement les services du ministère s’invitent par la force et s’érigent en juge et partie. S’ils veulent coûte que coûte remettre la filière entre les mains de Monsieur Issaka SAWADOGO, c’est leur volonté. Mais de grâce, il ne faut pas qu’on les laisse se servir des leviers de la République, pour mettre en péril un secteur aux nombreux défis.

Pourquoi avez-vous laissez le processus se tenir jusqu’à maintenant ?

Parce que d’emblée, je crois aux institutions de mon pays et je les respecte. Mais dès que j’ai senti les relents de compromissions, j’ai adressé plusieurs courriers pour demander :

– les critères de sélection des membres siégeant au comité ad’ hoc ;

– les résultats des travaux de ce même comité ad’ hoc ayant constitué les différents collèges et désigné les délégués.

 Ce comité ad’ hoc, lui-même a été instauré d’autorité avec à sa tête un fonctionnaire de l’état.

Par ailleurs, j’ai voulu savoir les critères ayant servis de base pour affecter à chaque organisation un nombre de délégués.

Comme toujours, avec le même mépris, ils ne répondent à aucun courrier

Vous dénoncez dans un courrier adressé au ministre des Ressources animales et halieutiques des « méthodes dégradantes d’un lobby ». De quel « lobby » parlez-vous et quelles sont ses « méthodes dégradantes ? »

Par définition, un lobby c’est un groupe de pression, souffrez que je ne donne pas de nom dans un organe de presse.

Lorsqu’on a assumé la présidence d’un comité ad’ hoc pendant près de deux années, et qu’on refuse catégoriquement de mettre à la disposition du conseil ad’ hoc nommé par arrêté ministériel, les conclusions des travaux dudit comité ad’ hoc, lorsqu’on ne répond à aucun courrier quand on est interpellé sur des cas qui éveillent des soupçons, lorsqu’on concocte un mémorandum dans lequel on inscrit qu’en cas de désaccord entre les acteurs on se donne le droit de remettre en place un comité pour organiser l’interprofession, et enfin lorsqu’on fait fi des discordances constatées en continuant à s’arroger de force les droits des acteurs, c’est parce qu’on est convaincu d’avoir en face une bande d’incultes et de vauriens qui ne méritent aucun égard. Ne dit-on pas et je cite « on répond aux imbéciles que par le silence ».

Est-ce qu’il y’a plus dégradant que de se moquer des gens par le silence en continuant de les narguer, parce qu’on agit sous le couvert d’un cabinet ministériel ?

Et tout cela parce qu’on ne veut pas d’hommes et de femmes capables de contester les nombreuses pratiques irrégulières qui sévissent dans le milieu.

Vous avez saisi le ministre, quel sera la suite à votre requête au cas où vous ne parvenez pas à avoir gain de cause ?

Je ne suis pas sûr que Monsieur le Ministre reçoive mes courriers. Parce qu’au cours de 02 de nos réunions, Monsieur SAWADOGO a affirmé qu’on lui envoyait toutes nos correspondances. Et cela, peut être vrai dans la mesure où, on ne nous répond jamais. Les courriers seraient ils interceptés ?

Au cas où, il en serait ainsi, dans un premier temps, je prierai Monsieur le Ministre de bien vouloir me recevoir pour lui exposer de long et en large, toutes les combines cousues de fils blancs.

Que proposez-vous pour une union de tous les acteurs autour de la filière bétail ?

Je propose que l’administration nous laisse, nous acteurs, nous organiser comme le stipule la règlementation sur les interprofessions. Je rappelle que les assemblées générales sont souveraines et que l’interprofession demeure une affaire d’acteurs. Tous les blocages actuels sont suscités par le lobby tapis au sein de l’administration.

La filière pêche a connu ce même problème. Est à dire qu’il y a un souci au niveau des services du ministère pour conduire les processus d’une interprofession viable jusqu’au bout ?

Tout dépend des intérêts de ces lobby-là. Certaines interprofessions se sont fait dans un temps record. Le niveau d’analphabétisation dans la filière bétail viande étant très élevé, cela rend la manipulation aisée. D’où la prospérité du lobby.

Est ce que d’autres acteurs sont avec vous dans ce combat ?

Bien sûr. Nous sommes 3 membres du comité. Et c’est Mr ISSAKA SAWADOGO, leur candidat, seul qui n’est pas d’accord avec nous. Et curieusement, c’est tout ce qu’il a dit à la réunion qui est en train d’être exécuté.

Quels appels lancez-vous aux acteurs de la filière bétail ?

Demeurons mobilisés pour la sauvegarde de nos activités pour le développement de cette filière et la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire.

Quelles sont vos propositions pour une filière bétail dynamique en Côte d’Ivoire et comment parvenir à l’autosuffisance en viande dans le pays?

La priorité doit être donnée au développement de la production nationale comme décrit par la PONADEPA (la politique nationale pour le développement de l’élevage de la pêche et de l’aquaculture). Ceci, avec un soutien efficient des acteurs locaux. Arrêtons donc de privilégier les importations.

Quel est votre mot de fin ?

D’abord, il faut que le Ministère sursoie à son projet d’organisation de l’Assemblée Générale Constitutive de l’OIA Bétail-Viande, des acteurs le 11 juillet 2024. Ensuite, il est nécessaire d’aplanir toutes les questions en suspens, génératrices de conflits. Enfin, le ministère doit se confiner dans son rôle de superviseur, et non en acteur. Question de bonne gouvernance oblige.

SerCom CAFIBELCI


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