Blanchissement d’argent : Quatre pays africains sortent de la liste grise du GAFI

Le Groupe d’action financière (GAFI), principal organisme mondial de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a annoncé, le 24 octobre, le retrait de quatre pays africains de sa liste de surveillance renforcée, communément appelée « liste grise ». Il s’agit du Burkina Faso, du Nigeria, de l’Afrique du Sud et du Mozambique.

Cette décision, prise à l’issue de la réunion plénière du GAFI à Paris, consacre les efforts notables réalisés par ces États pour renforcer la transparence et la conformité de leurs systèmes financiers. Selon les informations relayées par Reuters et Bloomberg, le GAFI a salué les progrès structurels accomplis par les quatre pays dans la mise en œuvre de réformes profondes de leurs dispositifs de lutte contre les flux financiers illicites.

Dans le détail, le Burkina Faso a consolidé la surveillance du secteur bancaire et des professions non financières réglementées. Le Nigeria a renforcé la coordination institutionnelle et la transparence financière. L’Afrique du Sud a perfectionné ses dispositifs de détection du blanchiment et du financement du terrorisme. Quant au Mozambique, il a amélioré le partage d’informations entre les différentes agences de régulation.

Pour le Burkina Faso, inscrit sur la liste depuis février 2021, cette sortie marque une reconnaissance internationale des progrès accomplis dans la surveillance du secteur financier et la lutte contre les flux illicites. Les autorités de Ouagadougou ont notamment intensifié le contrôle des institutions financières, amélioré la coopération entre les organes de supervision et multiplié les actions de sensibilisation auprès des acteurs économiques.

Un signal positif pour les marchés et les investisseurs

De son côté, le Nigeria, l’une des premières économies du continent, inscrit sur la liste grise en février 2023, a mené une réforme institutionnelle d’envergure visant à moderniser son cadre réglementaire. Selon le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, cette évolution « renforce la confiance dans notre économie et l’intégrité de nos systèmes monétaire et financier, montrant aux investisseurs et aux partenaires internationaux que les institutions nigérianes sont solides et transparentes ».

La décision du GAFI est perçue comme un signal fort pour les marchés financiers et les bailleurs de fonds internationaux. En Afrique du Sud, par exemple, le rendement de l’obligation souveraine à dix ans a reculé de quatre points de base à 8,9 %, tandis que le rand s’est apprécié de 0,6 % face au dollar, un signe tangible du regain de confiance des investisseurs.
Pour le Nigeria, cette sortie de la liste grise pourrait faciliter les transferts de fonds de la diaspora, estimés à près de 20 milliards de dollars par an, et réduire les coûts de transaction entre les banques locales et étrangères. Les analystes estiment également que la levée de la surveillance renforcée devrait alléger les contraintes sur les flux de capitaux, raccourcir les délais de transactions internationales et rendre les pays concernés plus attractifs pour les investissements directs étrangers.
Au-delà des effets financiers immédiats, cette évolution reflète une tendance plus large sur le continent : celle d’une volonté croissante des États africains de se conformer aux standards internationaux en matière de gouvernance, de transparence et de finance éthique.
La sortie de ces quatre pays de la liste grise du GAFI constitue un pas significatif vers une meilleure intégration de l’Afrique dans le système financier mondial. Elle envoie un message clair aux investisseurs : les réformes menées par plusieurs gouvernements africains portent leurs fruits et renforcent la crédibilité du continent sur la scène économique internationale.

Mael Espoir

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