Riz en Côte d’Ivoire : quand le local coûte plus cher que l’importé

Malgré les vastes efforts du gouvernement pour promouvoir la production nationale de riz, le consommateur ivoirien paie encore plus cher le riz local que le riz importé. Une situation paradoxale : comment expliquer qu’un produit cultivé sur place coûte plus qu’un produit qui traverse l’Asie par bateau ?

La réponse réside dans les coûts de production élevés et les infrastructures limitées. Les exploitations locales sont souvent petites, peu mécanisées, et doivent supporter le coût élevé des intrants, de la main-d’œuvre et des infrastructures de transformation. À l’inverse, les grands producteurs asiatiques bénéficient d’économies d’échelle, de mécanisation intensive et de chaînes logistiques optimisées, ce qui réduit considérablement le coût par kilogramme, même en incluant le transport maritime.

Cette dynamique se reflète dans les chiffres : le riz local blanchi se vend entre 600 et 700 FCFA le kilogramme, tandis que le riz importé de grande consommation se situe entre 500 et 600 FCFA. Pourtant, la Côte d’Ivoire reste fortement dépendante des importations, avec 1,6 million de tonnes importées en 2024, pour un coût total d’environ 610 milliards FCFA.

L’enjeu est double : encourager la production locale tout en rendant le riz ivoirien compétitif sur le plan des prix. Cela nécessitera des investissements massifs dans la mécanisation, les infrastructures de stockage et de transformation, ainsi que des politiques d’incitation financière pour les producteurs. Sans ces mesures, le riz local continuera d’être perçu comme un produit de luxe, inaccessible à une large partie de la population.

Pour Ecofinance, cette situation illustre un paradoxe économique classique : un produit local, pourtant censé être moins cher, devient plus coûteux qu’un produit importé, mettant en lumière les défis structurels de l’agriculture ivoirienne et la nécessité d’un accompagnement stratégique pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Mael Espoir

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