Avec une production d’or en constante progression et une diversification vers les métaux stratégiques, la Côte d’Ivoire s’impose comme une nouvelle puissance minière en Afrique de l’Ouest.
En une décennie, la Côte d’Ivoire a connu une véritable révolution minière. Longtemps centrée sur l’agriculture, notamment le cacao et le café, l’économie ivoirienne s’ouvre désormais à un nouveau pilier : l’exploitation minière.
La production d’or est passée de 10 tonnes en 2012 à plus de 58 tonnes en 2024, selon les données du ministère des Mines. L’objectif fixé par les autorités est d’atteindre 100 tonnes d’ici 2030, grâce à l’ouverture de nouveaux sites et à l’extension des projets existants.
Ce dynamisme attire les plus grands noms du secteur. Des compagnies comme Barrick Gold, Endeavour Mining, Perseus Mining, Fortuna Silver Mines, Montage Gold, ou encore Tietto Minerals exploitent aujourd’hui le sous-sol ivoirien.
Ces entreprises, venues d’Australie, du Canada, de Chine ou d’Afrique du Sud, misent sur la stabilité économique du pays et la richesse géologique de son territoire. Les zones les plus actives se situent dans le nord et l’ouest du pays, notamment autour de Korhogo, Odienné, Séguéla, Boundiali et Fetekro.
Si l’or reste la principale ressource exploitée, la Côte d’Ivoire possède un potentiel minier bien plus large. On y trouve également du manganèse, du fer, du cuivre, du nickel, du cobalt et du lithium, des minerais devenus stratégiques pour les industries technologiques et la transition énergétique mondiale.
En 2025, plusieurs permis d’exploration ont été délivrés pour le lithium et le cobalt, marquant une nouvelle étape vers la diversification minière du pays.
Des retombées économiques prometteuses
Le secteur minier représente aujourd’hui environ 5 % du PIB ivoirien et contribue de manière significative aux recettes fiscales et aux exportations. Il crée également des milliers d’emplois directs et indirects dans les régions rurales, où il stimule le développement des infrastructures (routes, énergie, services).
Le gouvernement mise sur la transformation locale des minerais, afin d’accroître la valeur ajoutée et de renforcer la chaîne industrielle nationale.
Face à la multiplication des projets, la Côte d’Ivoire cherche à concilier croissance économique et durabilité environnementale. La révision du Code minier et la création d’un cadastre minier numérique visent à renforcer la transparence et la gouvernance du secteur.
Des efforts sont également entrepris pour formaliser l’orpaillage artisanal, réduire les impacts sur l’environnement et favoriser la participation des communautés locales aux retombées minières.
Avec un cadre légal attractif, une géologie riche et des investisseurs toujours plus nombreux, la Côte d’Ivoire est désormais considérée comme la nouvelle frontière minière de l’Afrique de l’Ouest.
Si les défis restent nombreux — notamment en matière d’infrastructures, de formation et de transformation locale —, le pays s’impose peu à peu comme un acteur clé du marché mondial des ressources naturelles.
Mael Espoir